C'est aujourd'hui que le DVD du film « Fur » sort en France. Ici, à Montréal, cela fait déjà plusieurs mois, mais ce n'est que très récemment que j'ai découvert le film.
Le sous-titre indique bien (en français comme en anglais) qu'il s'agit d'un portrait imaginaire de Diane Arbus, mais en louant le DVD, je n'y avais pas prêté attention...
Surprise et déception, donc, lorsqu'au lieu de tomber sur une biographie, je découvre une histoire surréaliste plus proche du rêve que de la réalité.
Cependant, l'interprétation de Nicole Kidman est excellente, et elle campe avec conviction une bourgeoise new-yorkaise, mère de famille, en mal d'aventure et de fruits défendus. Le film nous plonge dans les fantasmes et l’inconscient de cette femme au foyer et qui semble vivre décalage avec son entourage. On peine pourtant à comprendre la complexité psychologique de son personnage, non pas parce qu’elle est étrange mais plutôt à cause du tourbillon un peu décousu dans lequel le film nous fait pénétrer.
Le film s’ouvre sur la rencontre de Diane Arbus avec un couple de nudistes fortunés qui acceptent d’être photographiés à la condition qu’elle-même se dénude. Fin de la scène qui n’aura pas de suite et retour en arrière. On voit alors l’héroïne dans sa famille, trois mois plus tôt et la nébuleuse démarre…

Il y a dix ans, Jean-Dominique Bauby, alors rédacteur en chef de ELLE, est victime d'une attaque qui le laisse paralysé et prisonnier de son corps. La seule porte qui lui reste vers le monde extérieur est sa paupière gauche qu'il parvient à cligner. Grâce à ce fragile battement d'aile, il parviendra à communiquer et à écrire un livre sur ce qu'il vit.
2007, l'artiste et cinéaste américain Julian Schnabel réalise un chef d'oeuvre à partir de cette histoire, en hommage à l'homme mais aussi comme un témoignage bouleversant des victimes de ce "locked-in syndrome". Original, le réalisateur adopte le point de vue de la victime, le spectateur peut ainsi s'y identifier et on voit ce qu'il voit, on ressent la frustration qu'il ressent, notre coeur se serre face à l'angoisse de l'impossibilité de communiquer. Le film, magnifique, est très artistique et exprime avec pudeur le drame que vivent les personnages.
A voir d'urgence pour la poèsie, pour rire et pour pleurer.

« On emprunte un chemin sans connaître son aboutissement »

Alassane Salayar, ancien berger et capitaine du bateau Tombouctou, dans le film de Sylvain L’espérance : « le fleuve humain ».

Un Québécois au Mali, voit, observe, capte, écoute et sent l'ambiance, la vie quotidienne des hommes et des femmes qui vivent le long du fleuve. Couleurs chatoyantes, histoires contées, le bruit de l'eau et des bêtes fait magnifiquement voyager. Manquerait parfois une image plus nette et un peu plus de place pour la vie nocturne du fleuve. A voir à l'Excentris !