Au singulier ou au pluriel, l'expression est sur toutes les lèvres québécoises en ce moment. Il s'agit d'une "souplesse" légale destinée à intégrer certaines coutumes ou pratiques religieuses à des communautés, afin qu'elles puissent pratiquer en toute légalité et acceptation leurs rites.
la Cour suprême du Canada définit, dès 1985, la portée de cette norme : « L'obligation dans le cas de la discrimination par suite d'un effet préjudiciable, fondée sur la religion ou la croyance, consiste à prendre des mesures raisonnables pour s'entendre avec le plaignant, à moins que cela ne cause une contrainte excessive: en d'autres mots, il s'agit de prendre les mesures qui peuvent être raisonnables pour s'entendre sans que cela n'entrave indûment l'exploitation de l'entreprise de l'employeur et ne lui impose des frais excessifs. »
Mais, partie de nobles intentions, la formule finit par lasser, faire grincer des dents... et provoquer la confusion entre tolérance, accommodement etc.
Il faut ajouter que, depuis 2006, l'expression est galvaudée. Ainsi, plusieurs médias ont décrit comme étant une mesure d'accommodement raisonnable le fait que les vitres d'une salle d'exercices où s'entrainent des femmes en tee-shirt et en short soient givrées à la demande d'un groupe de juifs hassidiques. Dans les faits, cette notion juridique ne s'étend pas à cette situation.
Le cas Hérouxville
Hérouxville vient d'être découverte par les québécois. Seuls ses habitants en connaissaient l'existence ! Mais on ne parle que d'elle, depuis que le village a décidé d'élaborer ses propres normes de vie adoptées à l'unanimité jeudi dernier. Pas d'accommodement raisonnable, mais interdiction aussi (et donc ?) de lapider les femmes par exemple. Ces normes sont destinés d'abord aux nouveaux arrivants, afin quils puissent se conformer ou se retirer.
Le tollé
L'affaire Hérouxville est significative du malaise causé par ces arrangements. Plateau de "Tout le monde en parle", dimanche 4 février, l'un des invités d'honneur est André Drouin, Conseiller municipal d'Hérouxville. L'homme fait sourire, n'est pas antipathique, mais est sur le fil du racisme. Il frise aussi le grotesque, mais se prend très au sérieux, et s'excuse de ne pouvoir rester car un appel à la Chine l'attend après l'émission...
Etait-ce nécessaire ? Lorsqu'on entend le représentant de la ville, on a peur, et on est content de ne pas y vivre...
to be continued...