émotion allemande
Sensible, beau, tragique, le film de Florian Henckel von Donnersmarck parle avec un brin de romanesque du règne de la Stasi. Au coeur de la trahison, de la délation, une histoire d'intellectuels et d'artistes, mais surtout, un homme, instrument de l'état, qui passe ses journées à retranscrire l'écoute. Peu à peu, l'homme gris, froid, indifférent, devient vivant, s'émeut et finit par protéger ceux-là même qu'il épie pour l'état. C'est finalement lui qui paiera d'avoir trahi le pays. Pas d'héroïsme, le ciel reste gris après la chute du mur, et l'ancien de la Stasi reste à l'ombre. Une immense sensibilité pour un sujet délicat, et aussi une grande pudeur, une palette de nuances, c'est magnifique. La salle était pleine à craquer, chose passablement rare à Montréal, en dehors des festivals !