De plus en plus, la bande dessinée se tourne vers la réalité, les histoires vraies et penche pour le reportage. Des auteurs pas dessinateurs qui se racontent dans des planches, un autre public et le besoin de dénoncer, d'espérer, de transmettre mais avec encore une petite touche de romanesque.

On m'a offert il y a quelques années le premier album du Photographe. Le parcours d'un photo reporter, sur le terrain, au coeur de la guerre. Ses questionnements et états d'âme, ses émotions et découvertes. L'originalité de l'ouvrage consiste dans le mix des photos et des dessins. Didier Lefevre, co-auteur et héros de trois albums, a été couronné d'un prix du Festival d'angoulême pour le dernier et puis s'en est allé...

Dans un autre registre, avec une autre approche, Peggy Adam, illustratrice, dessinatrice, auteure des Bd Plus ou moins... le printemps et Plus ou moins... l'été, dénonce, elle, la violence faite aux femmes. Ça se passe à Ciudad Juarez, au Mexique. La ville à la triste réputation de faire disparaitre ses femmes et de ne jamais avoir encore réussi à percer l'horrible mystère. C'est sur fond de superstition et de châtiment que se déroule l'histoire de Luchadoras, celles qui veulent contrer la fatalité.

Après avoir dévorés la BD de Marjane Satrapi, Persepolis, c'est avec impatience que les fans attendaient la sortie du film. L'histoire écrite, qui compte 4 tomes, relate l'enfance et l'adolescence de l'auteure iranienne, exilée en Autriche puis en France sous la révolution ismalique. Des dessins d'une simplicité magnifique qui illustrent parfaitement le côté intimiste de la narration. La France a accueilli le film au tout début de l'été et c'est enfin au tour des écrans montréalais, à l'occasion du Festival du nouveau cinéma.
Même si le film, les dialogues, les voix, le ton et les dessins, bien sûr, sont excellents et fidèles, la bd reste, à mon avis nettement supérieure à l'animation. A voir et surtout, à lire !