Voter, dépouiller
Samedi 5 mai, jour de vote des français de Montréal. Lycée français Stanislas, rendez-vous ou s'égrennent les ressortissants qui votent. Peu de monde, contrairement au premier tour, toujours bien organisé, l'heure est plus grave...
Besoin de monde pour le dépouillement, et, comme c'était programmé depuis 15 jours, rendez-vous était pris pour retourner le soir même et compter les bulletins.
Pas encore 20 heures, on peut donc encore voter, les retardataires se précipitent, il fait déjà nuit dehors. Puis, les bureaux ferment et quelques curieux restent pour observer les manoeuvres.
D'abord, recompter. L'exactitude et rien de moins, pour obtenir dans le bureau numéro 13, les chiffres corrects. Premier comptage, 689 d'un bord, 698 de l'autre... Il faut s'y reprendre 3 fois avant de comprendre l'erreur et le décalage. Des "coches" avaient été oubliées tandis que les signatures apparaissaient bien clairement face aux noms. 1er applaudissement : les chiffres ne mentent plus !
Le dépouillement peut commencer. L'urne est ouverte et les 698 enveloppes du bureau, distribuées par centaine dans de grandes enveloppes blanches, cellées.
2 tables se répartissent la tâche. 6 personnes par table : 2 observateurs, les assesseurs de la journée, et 4 scrutateurs (scrutatrices dans notre cas).
La première détient les enveloppes et retire chaque bulletin qu'elle tend à sa voisine d'en face. Son rôle s'arrête là. La personne en face prend le bulletin et lit à voix haute le nom du candidat. Elle fait un tas par candidat.
Les 2 autres, dont je fais partie, stylo en main, forment des bâtons en respectant les pointillés, face au nom du candidat nommé. Au bout de 10 bâtons accumulés par l'un des candidats, on s'arrête.
Commence le comptage des 10 bulletins du candidat et après vérification, la lectrice tend à l'un des assesseurs les bulletins.
Alors, on reprend jusqu'à la prochaine dizaine atteinte, jusqu'à la fin de l'enveloppe blanche, et finalement, jusqu'à avoir ouvert, lu, compté et repertorié tous les bulletins.
Notre table élu Ségolène Royale présidente, fidèle au résultat du 1er tour à Montréal, seule ville d'Amérique (et peut-être même au-delà) à voter massivement à gauche.
Intéressante expérience entre compatriotes, rires mêlés de crainte : surtout ne pas se tromper, rester concentrer pour ne pas rater. Résultat, une main quelque peu chevrotante les premières minutes pour dessiner les bâtons sur la feuille, mais petit à petit de plus en plus assurée et rassurée par l'avance Royal