La vente de garage, traduction littérale de Garage sale, est une activité prisée par de nombreux québécois (appréciée aussi au delà des frontières de la province et du pays aussi d'ailleurs.) Lorsque le temps est clément, la vente, organisée par des particuliers pour se débarrasser d'objets devenus inutiles, se passe dehors, devant l'appartement, l'immeuble ou la maison. Hier, malheureusement, il ne faisait pas beau du tout.
En cette bien maussade journée printanière donc, je faisais, comme beaucoup de québécois, le tour des ventes de garages. Les mieux organisés annoncent la vente dans le journal et installent des panneaux près de chez eux pour attirer le passant. Dans la région de Hudson, à l'ouest de l'île de Montréal, il y a de nombreuses résidences huppées et si on aime bien fouiner, parfois dans la poussière parfois dans l'humidité, on peut dénicher de vrais trésors.
Pour tous les goûts : du kitsch le plus royal à la plus somptueuse des antiquités méconnue. Il y en a aussi pour tous les prix, bien que l'ensemble soit raisonnable. On peut discuter, négocier, évaluer, et même repartir avec des objets donnés. J'étais en bonne compagnie, emportée par la voiture de Nancy, l'experte au coup d'oeil critique et au coup de main subtil, et c'est munie de deux couteaux de cuisine et d'un roman paru récemment que je suis finalement rentrée.
Je crois bien que l'une des dernières fois où nous avions fait des ventes de garage en famille, nous vivions à Sherbrooke. Avec nos petites tirelires d'enfants, nous étions parvenus à dégotter ce qui, à l'époque, nous était apparu si précieux, (et qui a dû finalement passer plus de temps au fond d'un placard que sur nos étagères) : deux horribles pierrot, comme deux jumeaux, dont la tête, les mains et les pieds étaient en une espèce de porcelaine et le reste du corps mou. Je crois que nous étions fières de notre trouvaille, et surtout d'avoir réussi à négocier un rabais puisque l'un était presque amputé d'un bras, et que l'autre avait une des jambe plus courte !