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    Ça aurait plu à Mozart

    Encore trois soirées pour voir et se délecter, à la belle étoile, de danse contemporaine.
    Depuis hier soir, les Grands ballets canadiens offrent à quelques 2000 spectateurs deux chorégraphies au Théâtre de Verdure, en plein coeur du Parc Lafontaine et du Plateau Mont Royal. La première pièce, Tender Hook, est signée de la chorégraphe hollandaise Didy Veldman, et propose une vision anthracite des relations humaines dans notre société et de la déliquescence de la communication. Le décor est constitué de larges tableaux noirs inclinés qui servent aussi d'accessoires aux danseurs, comme autant de perchoirs, de murs implacables ou de lignes graphiques. C'est avec originalité que les interprètes utilisent ces forteresses qui deviennent des symboles de la ville, de la solitude, de l'obstacle. La musique de Philip Feeney mêle des genres différents passant du grave au léger pour dérouter et être finalement plus fidèle à ce qu'est la vie qu'à un thème musical précis.

    L'autre pièce, Six dances, est une création de Jiri Kyliàn sur l'oeuvre de Mozart Sechs deutsche tänze. Perruques farineuses et costumes blancs pour 8 danseurs qu'on croirait sortis d'une pièce de Molière. Des danseurs plutôt précieux et un peu ridicules, des mimiques en cascades et deux fantômes en robe à crinoline qui roulent sur scène à toute vitesse composent cette oeuvre piquante, hélas trop courte. Le ton est assurément humoristique, et si on se contente de sourire les premières secondes, on ne tarde pas à laisser le rire s'imposer devant tant d'impertinence. Les danseuses soulèvent leurs robes comme de vilaines gamines, les danseurs sautillent drôlement, et on ne peut s'empêcher de penser que le mariage entre Mozart et la comédie qui a lieu sur scène est tellement bien pensé et que les gestes sont tellement en harmonie avec la musique que ce que la chorégraphie que l'on prend pour un décalage décapant aurait bien pu être imaginée par le génial musicien.